Un an après mon périple dans les Cyclades grecques, me revoilà au départ d’une nouvelle odyssée. Ayant envisagé un temps de reconstituer la même équipe (David & Alex, Caro & Cyril) pour une aventure ferroviaire à travers l’Europe de l’Est – reportée à une date ultérieure – nous repartons finalement sans nos compagnons de route qui s’élancent au même moment sur les chemins corses.
Pour Caro et moi, le voyage avait commencé quatre mois auparavant dans une agence « Nouvelles Frontières », où l’hôtesse nous avait annoncé qu’il ne restait que trois places pour le séjour marocain qui nous avait séduits. La décision nécessitait pourtant un certain temps de réflexion : l’engagement financier (5 600 francs) est-il raisonnable ? Allons-nous supporter le système du circuit organisé et le groupe de cinquante personnes ? Nous n’avons en définitive pas tergiversé très longtemps et dès le lendemain, nos places étaient réservées – et un premier acompte versé. Mais que le départ semblait encore loin !
A quelques jours de notre départ, coup de tonnerre : le royaume du Maroc perd son roi. Le souverain Hassan II, présent aux côtés de notre cher président Chirac pour le défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées, décède en effet le 23 juillet 1999, après 38 ans de règne. Un deuil national de quarante jours est immédiatement décrété, laissant planer de nouveaux doutes sur notre voyage : comment le pays et les habitants vont-ils réagir à cette disparition ? Le pire est envisagé : fêtes annulées, monuments et commerces fermés, autochtones moroses…
C’est dans ce contexte particulier, à l’issue d’une année éprouvante et d’un mois de juillet pas vraiment reposant que démarrent donc nos vacances. Le souvenir impérissable de notre voyage dans les îles grecques est encore très présent, et à quelques heures du départ, je suis encore plus proche de Santorin que de Marrakech : j’ai relu avec attention le journal de bord de l’année précédente, alors que je n’ai pas jeté un seul œil (même distrait) sur le Routard tout neuf Maroc 99 qui est devenu le livre de chevet de Caro depuis plusieurs semaines. Pire, je suis incapable de décrire l’itinéraire de notre voyage. Bref, j’ai du mal à me mettre dans la peau d’un touriste en partance pour le Maroc, j’ai peur de ne pas revivre quelque chose d’aussi fort que l’an dernier…
Le programme du voyage qui nous attend est pourtant alléchant : 2500 kilomètres à travers les routes marocaines, visite des villes impériales (Marrakech, Rabat, Meknès, Fès), des grands espaces du sud du pays (Erfoud et les dunes de l’erg Chebbi, Ouarzazate…) et la vie de pacha, logés en permanence dans des hôtels 4 étoiles climatisés en demi-pension. Ce n’est tout de même pas l’enfer qui m’attend !
La veille du départ, nous rejoignons Paris et après une nuit chez la sœur de Caro, nous usons des transports en commun parisiens (métro, RER, Orlyval) pour rejoindre de bon matin l’aéroport d’Orly, d’où doit s’élancer l’avion qui nous mènera à Marrakech…
Un récit de Cyril le gazou – août 1999
Mon carnet de voyage Maroc 1999 :
- Marrakech, nous voilà (1 août 1999)
- A travers Marrakech, de la médina aux souks (2 août 1999)
- La divine mosquée de Casablanca (3 août 1999)
- Rabat, ville impériale et solennelle (4 août 1999)
- Autour de Meknès, des pierres qui parlent (5 août 1999)
- À la rencontre de Fès (6 août 1999)
- Fès, « la plus belle ville du Maroc… » (7 août 1999)
- Cap au sud, via le Moyen Atlas (8 août 1999)
- Erfoud : « Quand t’es dans le désert… » (9 août 1999)
- En passant par le grand Canyon (du Maroc) (10 août 1999)
- Ouarzazate… et s’éclipser (11 août 1999)
- Route magique, soirée féérique (12 août 1999)
- Du côté d’Essaouira (13 août 1999)
- Un karaoké à Marrakech (14 août 1999)
- Épilogue : le coeur vibrant, être vivant (15 août 1999)