- La journée : samedi 7 août 1999, Fès
En matinée, nouvelle vue panoramique de la cuvette de la médina du versant opposé (lieu du son et lumière) puis entrée dans la médina (la plus grande d’Afrique du Nord) et visite des souks – quartiers andalous et kairouanais (dans le désordre ! ! !) : quartier des poulets, menuisiers ébénistes, chaudronniers, caravansérails, place et fontaine en-Nejjarîn, mosquée des andalous, médersa Bou Inania, mosquée universitaire Qaraouiyyîn (de Kairouan), marchand de tapis, terrasse des tanneurs… L’après-midi, visite d’une poterie artisanale, porte bleue, dinanderie artisanale (objets et bijoux en argent travaillés au burin : plateaux, services à thé…). Repas et nuit à l’hôtel Wassim de Fès.
- Le truc à voir
La terrasse des tanneurs, en plein cœur de la médina de Fès. Nous la rejoignons par une petite boutique de maroquinerie : le spectacle est saisissant. Le quartier baigné par le soleil resplendit de la beauté des couleurs des cuves. Les tanneurs sont de très jeunes marocains qui courent au-dessus des cuves ou plongent sans hésiter dans la teinture où baignent les peaux… Quant à l’odeur, annoncée pestilentielle, elle est largement supportable, ce qui ne nuit en rien à la beauté de ce tableau insolite !
- Le coup de cœur…
…pour l’ambiance exaltante des souks de la médina de Fès. Après ceux de Marrakech, nous revoilà plongés dans cette ambiance indescriptible, au cœur de la vie marocaine. Le guide du Routard donne une description assez fidèle de cet univers incomparable :
On s’y perd vite, mais avec plaisir… Tout au long de cette balade, vous serez assailli, enivré de toutes sortes d’odeurs, de couleurs, de bruits. Ne craignez surtout pas de vous égarer dans ce labyrinthe où chaque pas sera l’occasion d’une découverte. Enfin, que l’on ait envie d’acheter ou pas, on ne résiste pas à l’envoûtement de l’atmosphère incomparable de ce gigantesque bazar. (merci le Guide du Routard Maroc 1999)
Au travers des ruelles, notre guide Mr Shakim, nous fait découvrir ateliers d’artisanat (ébénisteries, dinanderies), caravansérails avec métiers à tisser, monuments historiques et religieux ( mosquée, médersa), et boutiques en vrac où l’on trouve aussi bien, des enseignes alimentaires (épiceries, boucheries… non-réfrigérées !), artisanales (babouches notamment) ou insolites (mécanicien-dentiste). Le tableau serait incomplet sans parler des milliers de personnes qui se croisent et s’entrecroisent dans ce labyrinthe sans fin, où touristes et autochtones cohabitent sans aucune animosité. Mais le lieu prend vraiment tout son charme lorsque ce petit monde s’écarte soudainement pour laisser le passage aux ânes (chargés comme des mulets !) et aux carrioles, qui s’annoncent par un inimitable “Balak ! Balak !” (Attention !).
- Le coup de gueule…
…contre la fatigue occasionnée par une longue matinée dans ces mêmes souks. C’est extra mais au bout de 4h30 à se déplacer dans des ruelles étroites et bondées avec un groupe de cinquante personnes, on sature un peu : le bruit, la foule, la chaleur, la faim… L’hôtel, vite !
- Portraits d’autochtones
Les artisans de la médina. Rencontrés en plein travail au coin d’un atelier, ébénistes, potiers, dinandiers, tanneurs, tisseurs… Appliqués, souvent fiers de voir leur travail observé avec intérêt (notamment les plus jeunes qui adorent se faire prendre en photo), ils réalisent des merveilles avec leurs dix doigts (et quelques outils). L’artisanat marocain, c’est une grande richesse économique pour le pays, mais aussi un patrimoine humain et culturel à préserver…
- Le régal du jour
Le menu de l’hôtel Wassim de Fès. Salade marocaine (tomates, poivrons frits, courgettes), vol au vent au poisson et tajine de poulet au citron. Et dire qu’au même moment une partie du groupe participait à une soirée marocaine à 200 dirhams dans un resto de Fès, dégustant exactement le même menu, avec juste quelques danseuses du ventre en guise d’agrément… !
- L’anecdote
La scène se passe dans une ruelle de la médina de Fès. Un commerçant voyant passer Caro m’interpelle : ” Monsieur ! Combien tu veux pour ta gazelle ? (surnom donné par les marocains à toutes les belles touristes féminines qui s’aventurent au pays… Quant aux messieurs qui les accompagnent, ce sont les gazous, évidemment !). Je t’en offre 45 chameaux !
Moi, surpris – Ben,… euh… c’est à dire… non quoi !
Lui – 50 chameaux !
Moi – Non !
Lui– 55 !
Moi – Non !
Lui– 60 ! 65 chameaux !
Moi – Non plus !
Échanger Caro contre 65 chameaux, ça va pas la tête ! Contre 80, je n’dis pas, mais contre 65, soyons sérieux…
- Voyage et gens du voyage
Famille modèle. Partir en voyage organisé, c’est aussi l’occasion de faire des rencontres passionnantes le temps d’un repas, en partageant une table avec des compagnons de route. Ainsi cette famille de Chambéry, lui employé à la Poste, elle professeur des écoles, et leurs deux adorables filles (13 et 18 ans) développant avec leurs parents une complicité rare. Des gens passionnants et passionnés, biens dans leur tête, une famille modèle ! Nous terminerons la soirée avec eux autour d’une glace et d’un thé à la menthe, sur une terrasse de café de Fès.