- La journée : lundi 2 août 1999, Marrakech
En matinée, tour du bassin de la Menara puis visite guidée des monuments principaux de la médina : tombeaux Saadiens, palais de la Bahia, musée Dar Si Saïd (art marocain).
L’après-midi, traversée des souks de Marrakech au départ d’une porte des remparts avec halte chez l’apothicaire (pharmacien herboriste) et ses 2000 extraits de plantes ; nouvelle traversée d’une partie plus animée des souks jusqu’à la place Jemaa el Fna, rejointe au coucher de soleil.
Repas et nuit à l’hôtel Paladien Tropicana de Marrakech.
- Le truc à voir
La boutique et le show de l’apothicaire, dans les souks de Marrakech. C’est l’un des avantages essentiels du voyage organisé : accompagné d’un guide local qui connaît les bonnes adresses et les endroits qui valent le déplacement, un groupe peut bénéficier d’un accueil soigné dans certaines boutiques, où les commerçants se plient en quatre devant un afflux inespéré de clients potentiels.
Ali nous emmène donc chez “l’apothicaire”, enseigne mystérieuse qui désigne en fait la plus grande pharmacie herboristerie de Marrakech.
Nous sommes 48 à prendre place dans l’une des cinq petites salles où sont accueillis les groupes de touristes. Sur les murs, les étagères sont garnies de bocaux multicolores, remplis d’herbes, de poudres, de roches…
Pendant une heure et demi, nous assistons à un véritable spectacle en odorama. L’herboriste nous présente avec beaucoup d’humour épices, plantes médicinales et autres parfums. Caro sert de cobaye pour tester les huiles essentielles en profitant d’un massage des cervicales très apprécié.
Et à force de vanter les mérites de tous ses produits-miracle, notre bonhomme parvient à convaincre les plus sceptiques et chacun reconnaît souffrir de tel ou tel mal, nécessitant un traitement naturel par les herbes… tant et si bien que l’herboriste réalise de bonnes affaires en organisant sa vente à la criée : ” Qui s’intéresse par la tisane amaigrissante ? Monsieur ? Qui s’intéresse par les huiles essentielles de massage ?”. De notre côté, Caro et moi manifestons une fois de plus notre penchant commun pour la bouffe en achetant un mélange de 35 épices et du thé à la menthe.
- Le coup de cœur…
…pour la place Jemaa el Fna au crépuscule. Après notre visite prolongée chez l’apothicaire, nous rejoignons par les souks le cœur battant de la ville de Marrakech, bercée par les derniers rayons de soleil de la journée. L’alignement des vendeurs de jus d’orange, les multiples gargotes qui invitent à s’installer pour manger une brochette, les conteurs, amuseurs et autres charmeurs de serpent qui se disputent les attroupements… Il règne une grande animation qui fait de la place un lieu de vie extraordinaire où les gens viennent se rencontrer dans une ambiance festive et chaleureuse.
- Le coup de gueule…
…contre nous-mêmes, balourds que nous sommes d’oublier l’appareil photo avant une visite. Nous sommes arrivés depuis moins de 24 heures et nous démarrons notre séjour par une longue matinée découverte des plus beaux monuments de la médina de Marrakech : tombeaux Saadiens, palais de la Bahia, musée Dar Si Saïd… Autant de sites splendides dont nous garderons les images gravées dans nos mémoires, mais pas sur la pellicule de l’appareil photo, oublié malencontreusement à l’hôtel… Une bonne matinée d’engueulade entre Caro et moi (” T’es sûr qu’il est pas dans le sac ? On l’aurait pas oublié dans le car ? On est vraiment des balourds !”) et le soulagement final à midi, en le retrouvant à l’hôtel dans le sac à dos de Caro.
[NB – j’ai dû scanner des photos de mon frère,
qui avait effectué les mêmes visites quelques mois plus tôt…]
- Portraits d’autochtones
Les conducteurs de véhicules en tous genres dans les rues de Marrakech… Il y a d’abord les chauffeurs conduisant voitures, bus, mobylettes, vélos, carrioles, entraînant leur véhicule ” au taquet ” comme s’ils étaient seuls au monde ! Tout ce petit monde cohabite dans une joyeuse cohue et évolue selon des règles de priorité difficilement déchiffrables. Notre chauffeur, très zen, s’en sort pourtant admirablement. Mais que je n’aimerais pas conduire ici !
…et la population des souks. Il y a aussi cet incroyable rassemblement humain à l’intérieur des souks, qui vit et s’agite comme dans une fourmilière… Essentiellement masculine, toute la pyramide des âges du Maroc y est représentée, du plus jeune au plus vieux. Les artisans travaillent dans des conditions inouïes, assis sur un fatras incroyable de tôles, de bois ou de cartons dans un atelier de 5 m2. Les gens y circulent à pied, à mobylette, en traînant parfois un chariot ou un mulet surchargé dans des allées souvent très étroites. Au cours de cette première incursion, nous sommes relativement peu sollicités par les commerçants, sans doute impressionnés par la taille de notre groupe. De plus, Ali nous avait rappelé la consigne de ce jour : traverser sans s’arrêter pour arriver dans les temps sur la place Jemaa el Fna.
- Le régal du jour
Le jus d’oranges pressées, dégusté au stand n°38 de la place Jemaa el Fna. Sans glaçon évidemment, à cause des risques d’amibes ! Un simple compliment bien placé de Caro à l’adresse du vendeur (“Il est vraiment excellent !”) et il nous gratifiera d’un demi-verre supplémentaire gratuit, tout en nous invitant à nous souvenir du numéro de son échoppe pour revenir et le conseiller.
- L’anecdote
La scène se passe au beau milieu des souks de Marrakech. Caro, souhaitant s’acheter une paire de sandales, se renseigne auprès d’Ali :
Caro – Est-ce qu’il serait possible que l’on fasse un petit arrêt dans les boutiques pour faire quelques achats ? Je voudrais trouver des sandales.
Ali – Oh ! Non, on n’aura pas le temps aujourd’hui.
Caro – Oui je comprends, il doit falloir 20 minutes pour bien négocier le prix de la paire et avoir ses chaussures…
Ali – Non, en 20 minutes, tu n’auras obtenu qu’un seul pied !
- Voyage et gens du voyage
Premier sentiment mitigé. Pas évident, pour ce premier jour complet, d’apprécier le voyage organisé en groupe à sa juste valeur… Pas évident de se balader en permanence avec son étiquette de touriste autour du cou, pas évident de visiter un musée avec un groupe de 50 personnes, pas évident d’accepter les aléas du voyage, les arrêts photo systématiques sur les conseils du guide où tout le monde descend en même temps prendre le même cliché (à vous dégoûter de prendre la photo !).