Tu te rappelles Manon ? Je t’ai appelé un vendredi soir, j’étais chez mon meilleur ami, à quelques kilomètres de chez toi… Mais tu n’as pas osé me voir ce soir-là, tu t’en étais d’ailleurs mordu les doigts ! Comme convenu, nous nous sommes retrouvés le lendemain, près de cette fameuse fontaine, je suis arrivé angoissé comme un ado de 14 ans… Nous avons marché un peu, nous sommes allés nous poser dans un bar pour regarder les photos du Maroc que j’avais amenées.
Tu te rappelles Manon ? Tu m’as donné une lettre que tu avais écrite la veille dans laquelle tu avouais ton appréhension qui trahissait tout ce que tu ressentais… Mais bientôt il a fallu quitter le bar, parce que des amies à toi ont débarqué ! Le malaise se transformait en fou-rire à l’extérieur du bar…
Tu te rappelles Manon ? En nous dirigeant vers la voiture, nous nous sommes confiés nos doutes par rapport à cette relation, notre éloignement géographique, nos huit ans d’écart… Nous avons rejoint le bord de ton lac. Nous nous sommes approchés de l’eau, nous avons marché encore, il s’est mis à pleuvoir, mais rien n’aurait pu gâcher cet instant. Malicieusement, tu as dit quelque chose comme “tu penses que tu vas pouvoir t’en aller ce soir sans regret si rien ne se passe entre nous ?” J’ai souri. Je t’ai embrassé. Tu te rappelles, Manon ?
Et puis y’a toi qui débarque en ouvrant grand mes rideaux
Et des flots de couleurs éclatent et le beau semble bien plus beau
Et rien vraiment ne change mais tout est différent
Comme ces festins qu’on mange seul ou en les partageant…
(Goldman – Bonne idée)