En ce terne mois d’octobre 2007 en Picardie, quelques jours sous le soleil de la Côte d’Azur allait me faire le plus grand bien « avé l’assent du sud ». J’ai donc répondu à l’invitation de mon ami Cy-real pour faire le “semi-marathon” Marseille-Cassis, une des classiques les plus courues de France (en fait 20,3 km au lieu de 21,1km).
C’est en naviguant à vue que je me suis lancé dans cette aventure, sans réelle préparation mais en maintenant le minimum vital : 2 entraînements par semaine de basket et/ou course et/ou VTT.
Réveil 7h30, p’tit dej’ copieux (j’aurais pas dû), il fait frais ce matin sur la Canebière (Ô fada ! Le petit dej’, c’était pas sur la Canebière, c’était aux Goudes !) Mais la température monte d’elle même à l’approche de ce rendez-vous. J’enfile mon dossard et mon maillot bleu du « team Laurena* » qui nous caractérise dans cette course.
* Le team Lauréna est une association crée par la grand-mère de la petite Lauréna (6 ans), atteinte de la mucoviscidose. Son grand plaisir et de voir le plus de maillots bleus pendant cette course. Une femme au dynamisme étonnant. En parallèle de la course il existe d’ailleurs un challenge par équipe (en 2006, le team Lauréna l’avait remporté avec quelques 370 participants).
“On va le faire tranquille pour le finir avant tout”, je me souviens lui avoir lancer timidement un jour au téléphone… Tu parles !
Petite escapade par le Vélodrome, où je réalise un vieux fantasme de stéphanois pur souche en urinant contre un mur du stade (comme quelques dizaines de camarades d’ailleurs) avant de pénétrer sur le Boulevard Michelet (accolé au rond-point du Prado). Quelques minutes avant le départ, rapide coup d’œil sur les « ballons de temps* », les coureurs jettent leurs habits un peu partout sur les arbres et les fils électriques (eh oui il faut bien se tenir au chaud).
* Des ballons gonflables sur lesquels sont notés des temps de parcours (1h30, 1h45, 2h et 2h15) sont accrochés à quelques coureurs disséminés dans la masse de participants permettant ainsi respecter un temps donné pour aider à finir le parcours dans les objectifs que chacun se fixent.
Le coup de pétard résonne, c’est la cohue, on distingue à peine les premiers participants… Dans le milieu du peloton, on avance à petit pas… Il nous faudra environ 2’30 pour franchir la ligne de départ… Une éternité ! Mais quelle joie de commencer à courir… Petit slalom entre les participants, le parcours s’élève doucement et on aperçoit le début du peloton. Je me retourne pour voir où je me situe et alors une sensation bizarre m’envahit…
Je crois tout simplement que je suis ébahi de voir l’une des principales artères de Marseille recouverte de coureurs… Une masse impressionnante de « tordus du sport » (environ 12 500) en train de partir pour un périple de 20 bornes ! Que c’est beau !
Et cela va être l’ambiance qui va régner tout au long de cette course majestueuse… Beaucoup de monde, beaucoup d’ambiance, un coup ça monte, un coup ça descend…
A aucun moment il ne m’a été possible de me retrouver dans un petit groupe de 5-10 coureurs (je crois que ma performance ne me le permettait pas, mais en allant beaucoup plus vite ça doit être possible !!). Jonché tout au long du parcours, des dizaines de personnes acclament et applaudissent tous ces « masos » dont certains doivent se demander ce qu’ils font là !
Des « bandas » sont postés ici et là dans la montée et la descente du col de la Gineste. Quelques ravitos également…
La première partie de course s’est passée tranquillement. Les 10 km d’ascension passent comme une lettre à la poste. Ça monte au train et pas vraiment fort. Il faut dire également que j’avais plus souvent le nez au vent en train de regarder le panorama que les yeux fixés sur le bitume… Ça aide !
La seconde partie de course a été plus chaotique… En théorie j’en avais gardé sous le pied pour la descente (normalement un point fort). Sauf que la descente en question n’est pas du tout continue. C’est une succession de petit passage de faux plats (montants ou descendant) et de descente raides et cassantes. En plus j’ai la banane du p’tit dej’ qui est en train de faire des siennes ! Eh puis il y a la mythique montée des pompiers dont mon collègue n’avait eu de cesse de me vanter les mérites « tu vas voir elle va faire mal aux jambes ». Pour l’instant j’avais surtout mal à l’estomac !
Je me suis accroché dans la foulée d’une quadragénaire plutôt gaillarde, et j’ai enquillé la suite sans sourciller ! Heureusement qu’on voyait la mer !…
La montée des pompiers est bien passée (pas si terrible que cela), et l’arrivée sur le port de Cassis est plutôt sympa (pas les 2km de descente super raides et casses pattes).
A quelques mètre de la ligne j’aperçois enfin un chronomètre : 1h36 (je souris, la surprise est bonne). Les secondes s’égrènent encore un peu… Temps final : 1h36’24’’… 1529e. Bon temps, bonne place… Content !
Un rapide saut par les kinés et masseurs pour une petite remise en forme et hop ! Me voilà d’attaque pour ma deuxième mission… Retrouver mon pote Cy-real dans les 12500 personnes + les touristes et badauds ; le stand Team Lauréna où nous attend une petite collation ; mes affaires de rechange dans la ville !
J’aperçois ici et là des maillots bleus du Team. Je les interpelle mais personne ne semble savoir réellement où le stand se situe. C’est tant bien que mal que nous nous sommes retrouvés sur la plage, en compagnie de tous les autres… Dont la grand-mère de la petite Lauréna qui passait son temps à prendre des photos, à faire des sourire et à donner d’elle et de son dynamisme à tous ses petites hommes et femmes bleus.
« On va se baquer ? »… Mouais, l’idée m’enchante mais j’ai comme une appréhension de la température de l’eau… Je suis un peu « chochotte » de ce coté là ! Finalement elle était bonne !
Mes affaires retrouvée, il nous reste la dernière étape, et pas des moindre à faire : la remontée vers le haut de Cassis pour aller prendre les navettes qui nous ramèneront pas le même chemin que nous avons emprunté à notre point de départ en à peine ½ heure ! Une bien belle journée…
Le soir, j’ai bien dormi !
Les +
- la vue tout au long de la course
- l’organisation sans faille de A à Z : récupération des dossard, ravitos, village d’arrivée, prise en charges des affaires de rechanges, la petite rose pour les femmes qui ont fini la course
- La grand-mère de Lauréna.
Les –
- la grosse montée pour aller aux navettes ;
- les 700 Hollandais débarqués en masse qui prennent cette année la première place du Challenge par équipe ;
- la mer trop froide !