Comme un géant

Juste une mise au point, un besoin de poser des mots sur ce que je suis (alors), ce que je ressens… le préambule d’un roman jamais écrit.

Peter Pan ne veut pas grandir.
Moi, je souhaite par dessus tout rester petit.

Le petit prince sur son astéoïde

Le petit prince sur son astéoïde

Petit, comme le petit Prince de St Exupéry.
Comme le petit Sauvage d’Alexandre Jardin.
Comme un petit clown heureux de répandre rires et sourires autour de lui…

Petit, comme un petit poète qui fait chanter les mots et la vie,
petit, comme un enfant aussi !

Face à ces personnages qui peuplent encore les rêves de ma jeunesse, comme face à tous ces mômes qui s’abreuvent pleinement de ce qui fait l’essentiel de l’existence, ces enfants qui savent vivre vraiment, ces gamins d’amour qui donnent sans compter et parviennent d’un rien à toucher le cœur de ceux qui les entourent… moi petit homme, je me sens encore si misérable, si insignifiant, si loin de leur vérité !

Je me suis longtemps posé la question : comment peut-on être aussi petit et parvenir à vivre aussi fort, à rêver aussi haut, à aimer aussi grand ? Car ces « petits » êtres-là sont avant tout des géants de la vie… Dotés d’un cœur immense, d’une grandeur d’âme sans bornes, d’une jeunesse d’esprit infinie et d’un appétit de vivre qui confine à la boulimie.

C’est à force de les côtoyer que j’ai fini par comprendre leur secret… ce secret que j’essaie de mettre en pratique et de m’approprier un peu plus chaque jour :

Seuls deviennent grands ceux qui savent rester petits : ceux qui savent conserver la fraîcheur, la candeur ingénue – certains disent naïveté -, la spontanéité et l’humilité de leur enfance.
Mais aussi, seuls grandissent ceux qui conçoivent leur existence en grand format ; ceux qui ne s’embarrassent pas de ces barrières qu’on veut trop souvent mettre sur leur parcours, et qui ne voient que du réalisable dans les rêves qui les habitent.

Ainsi faut-il envisager la vie – et l’amour… Existe-t-il un amour vrai qui n’ait pas la couleur de l’enfance ? Est-il concevable d’aimer autrement que démesurément ? Tous ceux qui ont aimé un jour connaissent la valeur de ces rires d’enfants qui s’emparent d’eux dans les moments de félicité totale. Ils savent que l’on n’aime jamais aussi fort que lorsque l’on permet à son esprit de s’envoler, à son corps de s’abandonner. Les demi-émotions, les demi-sentiments, n’ont jamais mené qui que ce soit bien loin.

Il faut, pour que l’on aime vraiment, que l’esprit s’éclaire de rêves, qu’une immense sensation de bien être envahisse le corps. Que le cœur s’élève aussi bien sûr, qu’il soit animé par cette confiance audacieuse qui permet de tout dépasser, qu’il permette d’aimer sans mesure… Pour aimer sincèrement, il importe également que l’esprit reste lucide, qu’il soit à l’écoute des désirs de ce cœur, à l’écoute des signes de l’existence, à l’écoute de l’amour de l’autre. C’est l’évidence, aimer est une épreuve exigeante et difficile – et il faut s’en réjouir ! C’est une épreuve de géant… Qui d’autre qu’un être surdimensionné peut être capable d’avoir à la fois la tête dans les nuages et les pieds sur terre ?

Voilà l’amour que je veux suivre, voici l’histoire que je veux vivre. Celle d’un petit homme qui rêve de devenir aussi grand qu’un Petit Prince… et aussi petit qu’un géant.

Cyril, petit Prince, petit clown, petit sauvage, petit poète et petit homme… (novembre 2000)

J’ai écrit ce texte à la suite d’une rupture amoureuse, alors que ma seule obsession de l’époque était de reconquérir l’amour de celle que je venais de perdre… Dans mon esprit, ce texte constituait un préambule idéal au premier roman de ma vie, celui que j’écrirais en attendant son retour. Le roman restera inachevé à jamais, il a finalement vu le jour sous la forme d’un site dédié à cette histoire d’amour.

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