- La journée : Mardi 10 août 1999, Erfoud – Ouarzazate
En matinée départ d’Erfoud à travers les paysages arides du sud (puits ” foggara “, dromadaires), Tineghir, boutique d’artisanat à la ” maison berbère ” (tapis (!) et bijoux) ; détour par les gorges du Todgha, pique-nique puis retour à Tineghir, vallée du Dadès, route des mille casbahs – et des mille mosquées, Ouarzazate. Installation et nuit à l’ hôtel Bélère de Ouarzazate.
- Le truc à voir
Les gorges du Todgha. Un site naturel digne du Grand Canyon, autant visité que les gorges de l’Ardèche en plein été. Les falaises qui bordent la rivière qui s’écoule paisiblement sont terriblement abruptes (300 mètres) et l’on se sent tout petit lorsque l’on trempe les pieds dans l’eau et qu’on lève un peu la tête. Un nouveau paysage surprenant et à vrai dire, complètement inattendu.
- Le coup de cœur…
…pour un petit tapis touareg de la ” maison berbère ” de Tineghir. Dans ce magasin de Tineghir où notre guide nous mène, nous flashons sur un tapis de tradition touareg, pièce unique, en laine de poils de chameau véritable ! Le prix initial nous ayant plutôt refroidis (800 francs français), Caro et moi étions prêts à abandonner l’idée avant de se poser la question essentielle : combien sommes-nous prêts à dépenser ? Question que notre vendeur (je comprends pourquoi on parle de ” marchand de tapis ” pour désigner certains commerçants !) ne manque pas de nous poser. Notre première opération marchandage nous permet de l’obtenir à 500 francs, après une ultime intervention d’Ali pas sûrement pas désintéressée : les guides touchent une commission sur les ventes quand ils emmènent un groupe dans un magasin…
- Le coup de gueule…
…poussé par Caro contre la qualité déplorable de notre chambre d’hôtel quatre étoiles. Elle découvre la chambre fatiguée par une grosse journée dans le car, bougonne et râleuse : “Elle est nulle cette chambre, y’a pas de frigo, y’a pas de télé, on n’a même pas une belle vue, on donne même pas sur la piscine, nos lits sont séparés… !”. Il y a des soirs comme ça où je repense aux 65 chameaux que j’ai refusés en échange de ma gazelle… Et encore, elle n’a pas vu les deux cafards morts que j’ai dû passer par la fenêtre !
- Portraits d’autochtones
L’incroyable marchand de tapis…
Authentique produit local, il nous reçoit dans son magasin, nous sert le thé et nous déballe à la fois sa marchandise et son baratin : ” Vous êtes les bienvenus dans la maison berbère, ici nous vendons des tapis de famille par tradition… Vous n’êtes pas obligés d’acheter un tapis au Maroc mais si vous voulez acheter un tapis, je préfère que cela soit chez moi… “. Quant au discours de marchandage, il y a cette phrase qui revient souvent : “Non, à ce prix, c’est pas possible… Tu veux acheter un chameau au prix d’un âne !…”
… et les femmes berbères de la région.
Nous les croisons en bord de route, habillées selon les traditions avec châles en laine, voiles en dentelles et bijoux berbères. Leur présence ajoute à la couleur locale de cette région.
- Le régal du jour
La pastèque (cf. l’anecdote du jour).
- L’anecdote
La scène se passe au cours du pique-nique quotidien, dans le décor extraordinaire des gorges du Todgha. C’était à mon tour d’être bougon et râleur, il faut dire qu’il y avait de quoi : notre repas de midi s’était composé d’un petit sandwich au thon et de deux madeleines. J’avais envie de fruits, mais quelque chose d’assez énorme. Avisant deux jeunes en face de nous exposant pastèques et melons, Caro entrepris de mettre fin à mon caprice en achetant quelques bouts de pastèque pour conclure notre repas. Mais les jeunes en question ne vendaient point de fruits, ils ne faisaient que les déguster pour leur pique-nique… Devant le charme naturel de Caro, ces jeunes marocains (originaires de la Seyne sur Mer !) nous offrirent généreusement quelques bouts de leur pastèque qui furent des plus appréciés !
- Voyage et gens du voyage
Les gens rigides, snobs et obtus. Au cours d’un voyage organisé, on apprend à composer avec des voyageurs plus expérimentés, qui ont des habitudes et des exigences plus importantes que les nôtres. Ce sont ces deux couples qui trouvent anormal que les gens changent sans cesse de place dans le car (avec Caro, nous avons déjà essayé la moitié des sièges, du premier au dernier rang !), ou cette parisienne qui grogne parce qu’il n’y a pas de porteurs de bagages dans l’hôtel, alors qu’elle n’a que quelques mètres à faire (sans étage) pour rejoindre sa chambre. Ce que les gens peuvent être rigides, snobs et obtus !…
« Erfoud : “Quand t’es dans le désert…”