Lorsque j’ai décidé la création de ce site en 2000, le choix du nom s’est immédiatement imposé à moi. A la fois enthousiaste et joyeuse, profonde et mystérieuse, quelle meilleure définition du contenu et de l’esprit du site aurais-je pu trouver ? Ma première intention fut d’ailleurs de créer ce site sous le nom de domaine www.yarienla.com, mais il était réservé à l’époque. En choisissant finalement cy-real.com, je décidais de conserver l’expression « Y’a rien là ?! », qui portait en elle toute la substance et l’énergie que je souhaitais insuffler au site.
Quelques années plus tard, elle reste en accord avec ce que je suis et je n’en changerai pour rien au monde !
1 – Aux origines de l’expression…
Il s’agit initialement d’une expression très usitée dans le milieu sportif (et tout particulièrement dans le petit monde du basket) par les joueurs, entraîneurs et autres supporters enthousiastes pour manifester à l’arbitre leur mécontentement devant une absence de décision. En ce sens, elle est synonyme du courtois :
N’ y avait- il pas sur l’action qui vient de se dérouler une quelconque infraction qui eûsse pu mériter un coup de sifflet de votre part ??!?
Tout le monde comprendra que pour bien se faire comprendre du corps arbitral dans le feu de l’action, on l’ait avantageusement réduit au très explicite « Y’a rien là ?!??? ». A exprimer sur toutes les tonalités : surprise, colère, incompréhension, hilarité, etc… Si vous souhaitez joindre le geste à la parole, ouvrez les bras paumes tournées vers le ciel, ou désignez du doigt le lieu du litige !
A titre personnel, c’est évidemment sur les terrains de basket – et autour – que j’ai commencé à développer ma culture du « Y’a rien là ?! »…
2 – Applications et déclinaisons
Issue du milieu sportif, cette expression a pris toute sa place dans le langage courant et trouve désormais de nombreuses situations d’utilisation pertinente dans la vie quotidienne de tout un chacun. Par extension, on peut en effet l’utiliser également :
- … pour mettre en avant une réussite, une belle prestation, un exploit (sportif ou tout autre) ou encore un méga-coup de bol… ;
Exemple : «Grâce à Lolo j’ai assisté au concert de U2 au stade de France le 10 juillet 2005… Y’a rien là ?! »
… pour souligner le caractère surprenant et inattendu d’une nouvelle, pour accentuer l’énormité d’une révélation ou d’un scoop ;
Exemple : «J’ai décidé de partir en Afrique pendant un an, mon coeur m’entraîne là-bas… Y’a rien là ?! »
… pour donner de l’impact à un événement hors du commun, à une rencontre d’exception, à un truc qui sort de l’ordinaire, quoi ! ;
Exemple : « On m’a vu en prime time à la télé en train de danser avec Yannick Noah… Y’a rien là ?! »
… mais aussi pour se faire mousser quand on éprouve une certaine fierté en présentant ce qu’on vient de réaliser !
Exemple : « Sans déconner, la nouvelle version de mon site web à moi… Y’a rien là ?! »
Bref, l’usage de cette expression accompagne une vision à la fois naïve, sensible et enthousiaste des événements du monde… Elle témoigne d’une vraie capacité à s’émouvoir, à s’émerveiller, à s’enflammer, voire à s’emballer ! Elle porte aussi en elle une certaine dose de confiance en soi (narcissisme ?) et de fanfaronnerie – pour chambrer ou s’la péter ! – mais elle ne se veut ni méchante ni prétentieuse.
Elle est véritablement devenue au fil des ans une sorte de “marque déposée” viscéralement liée à l’âme de ce site qui me ressemble, et reste mon credo, mon confiteor, Y’a rien là ?! d’abord ! Elle a longtemps précédé la signature de mes m@ils.
J’ai même été parfois jusqu’à détourner l’expression sur ce propre site !!
Y’a pas du blog, là ?!
Y’a pas du forum, là ?!
Y’a pas du flux RSS , là ?!
Je ne revendique cependant ni la paternité de l’expression, ni son usage exclusif, car elle se décline sur bien des pages de la toile pour illustrer des photos originales, diffuser ou commenter une information hors du commun, etc… avec différentes orthographes et différents usages des signes de ponctuation. Quelques exemples :
Y a rien la
y a rien là ?
Y’a rien là ? (une photo prise chez moi… aux Goudes !)
Y’a rien là ??????
Attention ! Cette expression est aussi extrêmement répandue de l’autre côté de l’Atlantique, chez nos amis du Québec, mais avec une signification totalement différente… Lire en bas de page l’exposé sur la version québécoise.
Au Québec, y’a rien là !
3 – Exemples audio & visuels
Si le site est né en 2000, il y a des années que “y’a rien là ?!” est mon expression fétiche : en 1993 alors que j’étais étudiant, elle figurait déjà sur la porte de ma chambre de cité-U (au temps béni ou j’étais chef !…) et accueillait les visiteurs. C’était aussi le nom de mon équipe de basket en championnat “intera-amphis” à la fac, que j’étais allé jusqu’à noter sur mon ballon.
Il trônait sur une étagère, dont il descendait bien plus souvent que mes cours de physique nucléaire ou de chimie organique !…
L’expression a également habillé la route du tour de France à deux reprises…
En 1995 dans la montée de l’Alpe d’Huez avec Patal & Dji-Dji
En 1998 dans la montée vers la Feclaz avec Juju Pack de Lait
(les coureurs avaient fait la grève…)
… et même le sable d’un désert africain !
Sénégal 2001… Nanie et Patal dans le désert de Lompoul
(le texte écrit au sable mouillé a séché trop vite… Paint Shop Pro est venu à mon secours)
Cette expression ne trouve sa plénitude que lorsqu’elle est employée bien à propos et surtout avec l’intonation et la justesse nécessaires. Mais la manière de prononcer dépend elle-même de deux éléments :
1) le contexte bien évidemment, la situation devant laquelle cette expression s’impose ;
2) la personnalité de celui ou celle qui l’utilise : chien fou ou plus posé, emballé ou modéré, exalté ou serein… Voici quelques exemples d’intonation possibles !
Les artistes ! (“Y’a rien là ?!” mis en musique… Plutôt techno ou R’n’B ? )
DJ Rien “Y’a rien là”
Matt Houston “12/0013”
Concernant DJ Rien, il faut savoir qu’il a été
numéro 1 des clubs en 1998 avec “y’a rien là” !…
Enfin, last but not least, ce fut même le titre choisi pour un spectacle de café-théâtre joué au Quai du Rire à Marseille en mai 2005…
Il y avait “Un gars, une fille”, il y aura désormais “Un càcou, une càgole” ! (pétasse marseillaise).
Après “Une Vie de Càcou”, “Jeannot de Marseille” et “Marseillades !”, Jean Jaque fait entrer en scène le personnage de la càgole, toujours en compagnie de “l’éternel” càcou pour un nouveau spectacle à ne manquer sous aucun prétexte !
4 – Un concept international
L’expression se traduit parfaitement dans toutes les langues, en voici quelques exemples :
En anglais »» Is there nothing here ?!
En espagnol »» ¿ No hay nada aqui ?!
En italien »» Non è maï niente ?!
En wolof (dialecte sénégalais) »» Amoul dara fi ?!
Si vous avez d’autres propositions de traduction de l’expression dans d’autres langues, n’hésitez pas à me contacter !…
5 – Au Québec… y’a rien là !
En tapant tout simplement y’a rien là dans un moteur de recherche, j’ai pu constater avec surprise que l’expression qui a donné son nom à mon site apparaissait dans un grand nombre de pages web… En fouillant un peu plus, j’ai alors découvert que la plupart de ces pages étaient d’origine québécoise, et que cette expression faisait partie intégrante de leur langage courant et de leur culture ! Mais la signification qu’ils lui accordent est quelque peu différente de celle que j’ai tentée de vous définir précédemment…
Mon “Y’a rien là ?!” à moi est une question ; question qui contient la réponse et tend par ailleurs à exprimer l’inverse de son sens ( “Y’a rien là ?! Eh ben non y’a pas rien, au contraire, y’a justement quelque chose qui mérite d’être remarqué, signalé… “)
Au Québec en revanche, chez Céline et son R’né, c’est une affirmation qui s’interprète au pied de la lettre : “Y’a rien, là” veut tout simplement dire que là, y’a rien… Sous entendu, rien d’extraordinaire ni d’original qui mérite l’attention ou qui vaille le détour. C’est rien du tout, peu important, ça vaut rien quoi ! Tout le charme de l’intonation provient évidemment de l’inimitable accent québécois…
Elvis Gratton (100% made in Québec)
“Trente piasses… Mets-en pour trente autres, y’a rien là !”
Les quelques exemples qui suivent (liens, chansons, récits, blagues…) méritent vraiment le détour et devraient vous permettre de mieux cerner le sens québécois.
Y’a rien là (chanson de Pierre Paquin et/ou de René Doré ?)
Y’a rien là (Billet du blog “Prof malgré tout”)
Lettres : Y’a rien là, vraiment ? (tribune du site d’informations Le Devoir.com)
Le DDT, il y a rien là … (Article du site branchez-vous.com)
100ème anniversaire de mariage… Y’a rien là !
Ya rien la ! Circulez ! (Blog sur la société québécoise)
Extrait de “L’été”, chanson des Frères à Ch’val :
32 beaux degrés celsius
Au loin résonne l’angélus
C’est l’été qu’est-ce qu’on peut d’mander plus?
À travers la couche d’ozone
Y’a un beau gros soleil qui plombe
Y’a rien là, nous autres on est à l’ombre…
Extrait de “Dans l’grand nord”, chanson de Martin Giroux :
Aweye Ti-Blanc, chante-nous une toune, un p’tit air qui rime avec le temps
J’sors mon violon, j’sais pas la toune, y’a rien là, on a du fun la d’dans
Dans l’grand nord, y fait pas chaud
Dans l’grand nord pas capable d’chanter haut, Hey!
Une blague Québécoise…
Un américain, un ontarien et un québécois prennent un coup ensemble dans un bar. Lorsqu’ils commencent à être réchauffés, ils se vantent de leurs exploits sexuels.L’américain dit:
– “Hier soir, j’ai baisé ma femme trois fois. Et ce matin, elle m’avait fait du café et m’a dit que j’étais le meilleur amant du pays.”
L’ontarien réplique:
– “Y’a rien là. Moi, hier soir, j’ai baisé ma femme 6 fois. Ce matin, elle m’a fait un déjeuner au complet et me l’a servi au lit, me disant que c’était la meilleure partie de jambes en l’air de sa vie.”
Le québécois ne parlait pas. Les deux autres lui demandent : “Et toi, combien de fois t’a baisé hier ?”
Le québécois répond: “Une fois.”
Les deux autres éclatent de rire et demandent : “Et qu’est-ce qu’elle t’a dit ce matin ?”
Le québécois répond : “Arrête pas.”
Interview de Rick Tocchet, hockeyeur professionnel canadien, après sa 3e suspension de la saison pour actes de violence
“Je dois bien avoir 80,000 points de sutures dans la figure venant de gars qui m’ont frappés dans ma carrière. Ce gars-là a juste une petite enflure à la lèvre. Y’a rien là.”
Extrait d’un site de conseil psychologique
« Plusieurs personnes ne savent pas reconnaître leur “mérite”… Elles utilisent souvent des phrases comme: “Je fais seulement ce que je dois faire”, “Tout le monde est capable…”, “Tout le monde le fait”, traduit de façon plus contemporaine par l’expression : “Y’a rien là !” En ce faisant, elles diminuent la valeur de ce qu’elles réalisent et leur propre valeur…»
Entendu à la radio, dans une émission québecoise de «ligne ouverte»
«On passe à un autre appel. Oui, le docteur vous écoute…» Cette fois, c’est un homme qui se sent devenir fou parce qu’il en déteste un autre (qui l’aurait autrefois menacé de mort). Il ne l’avait pas vu depuis quatre ans, mais récemment il l’a aperçu dans la rue. Aussitôt, il a été saisi d’une telle haine contre lui qu’il lui serait tombé dessus sans la présence de sa fille. Quand même, il n’a pas pu s’empêcher de le suivre, pour découvrir où il habite. Il demande à l’expert s’il n’est pas anormal de haïr quelqu’un à ce point-là, avouant qu’il songe à retourner chez l’autre, pour lui faire… il ne sait pas quoi… du mal… Il répète encore sa souffrance de se trouver obsédé par une haine si violente. Le psychiatre lui répond «ben voyons , y’a rien là» (c’est d’ailleurs l’expression qui revient le plus souvent dans sa bouche), «si ça vous fait du bien», puis «bon, c’est tout le temps que nous avions», et l’émission finit sur cette déclaration qui est pratiquement une incitation au meurtre… (NDW – note du webmaster : Y’ a rien là ?!!!!)
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Y’a rien là ! http://www.railleries.ca/94.html
Quand quelqu’un me rend service, c’est la moindre des choses de dire merci. Mais je trouve étonnant de me faire répondre parfois : “Y’a rien là ! ” Si tel est le cas, je me demande bien pourquoi je remercie car rien c’est rien. Mais si au contraire le service rendu est réel, alors pourquoi mon bon samaritain refuse-t-il mes remerciements … à moins qu’il veuille signifier que mon merci ne vaut rien … !
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Pour clore l’exposé et terminer la démonstration, voici un petit morceau d’humour venu de Québec évidemment… Une blague qui pourrait s’appeler “Y’a rien là” !
” Si tu vas dans l’armée,
tu vas manger de la marde…”
C’est un gars qui voulait entrer dans l’armée. Il en parle avec son père. Son père lui répond qu’il est fou, qu’il va “manger de la marde” s’il entre dans l’armée. Son fils ne le croyant pas, le père dit : “écoute-moi, tu vas comprendre”.
« Si tu vas dans l’armée, tu as deux choix, soit que tu laves la vaisselle, soit que tu vas à la guerre. Si tu laves la vaisselle, y’a rien là. Mais si tu vas à la guerre, tu as deux choix. Soit tu fais la guerre civile, soit tu fais la guerre tout équipée. Si tu fais la guerre civile, y’a rien là. Mais si tu fais la guerre tout équipée, t’as deux choix. Soit tu fais la guerre terrestre, soit tu fais la guerre aérienne. Si tu fais la guerre terrestre, y’a rien là. Mais si tu fais la guerre aérienne, t’as deux choix. Soit que tu t’écrases, soit que tu t’écrases pas. Si tu ne t’écrases pas, y’a rien là. Mais si tu t’écrases, t’as deux choix. Soit que tu meures, soit que tu ne meures pas. Si tu meures, y’a rien là. Mais si tu ne meures pas, t’as deux choix. Soit que tu es renvoyé chez toi, soit que tu es fait prisonnier par les méchants. Si tu es renvoyé chez toi, y’a rien là. Mais si tu es fait prisonnier par les méchants, t’as deux choix. Soit que tu deviens esclave, soit que tu es condamné à mort. Si tu deviens esclave, y’a rien là. Mais si tu es condamné à mort, t’as deux choix. Soit que tu ne meures pas, soit que tu meures. Si tu ne meurs pas, y’a rien là. Mais si tu meures, t’as deux choix. Soit que tu ne te réincarnes pas, soit que tu te réincarnes. Si tu ne te réincarnes pas, y’a rien là. Mais si tu te réincarnes, t’as deux choix. Soit que tu deviens une fleur, soit que tu deviens un arbre. Si tu deviens une fleur, y’a rien là. Mais si tu deviens un arbre, t’as deux choix. Soit que tu vis dans une forêt ben correcte, soit que tu es coupé. Si tu vis dans une forêt ben correcte, y’a rien là. Mais si t’es coupé, t’as deux choix. Soit que tu deviens du bois de construction, soit que tu deviens du papier. Si tu deviens du bois de construction, y’a rien là. Si tu deviens du papier, t’as deux choix. Soit que tu deviens du carton, soit que tu deviens du papier de toilette. Si tu deviens du carton, y’a rien là. Mais si tu deviens du papier de toilette, ben c’est là que tu vas manger de la marde !»
Alors voilà, c’est québécois, et c’est vrai, y’a rien là. Mais eux-mêmes en sont bien conscients, la preuve !!
«Y a rien là!» Cette expression de chez nous décrit bien une espèce de vacuité du sens, des gestes, des mots et des situations. Un chef de parti qui porte un rêve collectif et qui caricature la communauté dont il prétend tirer de la fierté dans un sketch d’un goût plus que douteux, «y a rien là», affirment plusieurs.
Et encore :
« Concernant les tics de langage au Québec : outre l’immonde “à ce moment ici” qui commence à faire des ravages ailleurs que la colline à Ottawa, il faut mentionner le “L” apostrophe, qui trouve sa place partout. Encore pire que les années où le “y’a rien là” était à son zénith. Alors ça nous donne: “Ça l’a pas de bon sens, Ça l’existe pas, Ça l’a pas d’allure” et ainsi de suite. Même les journalistes télé nous le sortent à tour de bras plusieurs fois par jour ! »
Y’a rien là ???????!