Voir jouer Michael Jordan… (par Yvan’s)

C’est un privilège rare d’avoir vu en direct un match de Michael Jordan à la télé. Après avoir remis une vieille cassette VHS dans son magnétoscope, Yvan’s rend un hommage vibrant, ému et nostalgique au plus grand basketteur de tous les temps.
Chicago Bulls vs. Philadelphia Sixers, en 1988

Chicago Bulls vs. Philadelphia Sixers, en 1988

C’est en rangeant un vieux placard plein de vieilles cassettes que j’ai retrouvé un match de saison régulière NBA opposant Chicago à Philadelphie en 1988.

Je n’ai pas pu résister, je me suis installé et j’ai vu…. Il était là notre Michael Jordan, toujours aussi véloce quoiqu’un peu strié par la bande VHS. 49 points ce soir-là, 13 rebonds, 8 interceptions, 10 passes et 5 contres (ou pas loin). Comme ça, en tirant la langue. Mon sourire était figé, je me délectais, je rajeunissais.

(Mon zinzin, tu peux balancer ta VHS, le match est visible sur Youtube !)

Je savoure le bonheur d’avoir été de son époque, d’avoir vécu ses exploits en direct, d’avoir suivi en live sa carrière, son histoire. Il a rythmé mes nuits, lorsqu’avec les cousins et quelques potes, nous n’hésitions pas à suivre les play-offs en pleine nuit et en live sur Canal.

Les matchs duraient 4 heures avec les pubs, il fallait déjà être motivé. Nous étions des vrais Américains, remplis de pop-corn, de Coca, hypnotisés dès qu’Il avait la balle, attendant le geste qui tue, le tir soyeux, la passe limpide. La planète entière savait qu’il serait décisif, mais pour ses adversaires, ce constat était teinté de fatalisme et pour ses supporters, c’était une promesse de rêve et d’émotion…

Air Jordan en action...

Air Jordan en action…

On a vibré, putain, qu’est-ce qu’on a vibré grâce à Michael. On se passait les ralentis, chacun y allant de son petit commentaire. L’un secouait la tête, un autre murmurait, incrédule : “ben bon dieu”, ou encore ébahi par l’action : “l’enculééééé”.

Il y avait toujours celui qui voulait s’inscrire en faux, trouver le défaut, peut-être par jalousie ou pour montrer qu’il était un technicien avisé : “Y’a pas un peu marcher au départ ? je crois que ça mériterait un p’tit ralenti, y m’semble qu’y décolle son pied”. Et énervé par cette suspicion, je jetais un regard sombre au détracteur de Michael. Chacun de ses coups d’éclats était ponctué par des high five. On était bien…

Quand il sortait pour reposer son corps de guerrier, l’ambiance retombait quelque peu, nous nous mettions en veille, attentifs tout de même à l’élégance de Pippen, à la folie de Rodman, aux briques de Cartwright et à l’audace d’un BJ Armstrong. Cyril en profitait pour s’assoupir quelques minutes, jusqu’au retour du maître pour un money time haletant même si on connaissait le scénario d’avance…

La basket de haut niveau ne me fait plus rêver comme ça. Il y eu Jordan, il y a eu Delaney….

Les jeunes fans de Lebron James, Kevin Garnett, Kobe Bryant et Vince Carter s’étonneront peut-être de cette dévotion pour un quarantenaire dont on n’entend plus parler. C’est pas grave, je ne veux convaincre personne. Ceux qui ont vécu cette époque auront apprécié cet hommage à sa juste valeur.

Pour le reste, comme le disait Morrison, “l’instant est béni, le reste est souvenir”.

Yvan’s

(post initialement publié le 5 février 2005
sur le feu-forum des zinzins sous le titre “Culture basket”).

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