Pétards mouillés pour la fête nationale

Vendredi 14 juillet 2000 : Castel di Verghio – Manganu

Vingt-quatre heures
Etape 6 : Départ 9h, arrivée 15h ; durée de marche effective : 5h.
Sieste puis fin d’après-midi et repas au refuge.
Nuit en bivouac au refuge de Manganu.

Dans la grisaille...
Dans la grisaille…

Météo
Soleil au réveil… puis très vite gros nuages gris qui bouchent complètement le ciel. Journée entière dans la grisaille au milieu des nuages qui forment une brume épaisse… pluie dans l’après-midi, aussi !

Le fait du jour
Morosité générale« Sur mon premier il pleut, sur mon deuxième il y a de la neige, sur mon troisième il y a du brouillard et mon tout est parsemé de vent. Qui suis-je… ? Le GR 20 bien sûr ! » La simili-charade d’Alex a de quoi faire sourire mais il est bien difficile sur le parcours de cette étape de trouver des raisons de s’enthousiasmer et de se réjouir. Nous avançons dans la grisaille toute la journée, sans jamais avoir accès à la beauté des panoramas et des paysages qui nous entourent. « On dirait que la Corse se refuse à nous, qu’elle ne veut pas nous dévoiler toute sa beauté et tous ses charmes… » commente Stéphane. « Cela aurait dû être un moment de plaisir sans partage, et au lieu de ça… » regrette Julien… Et c’est vrai, tout aurait été tellement plus fort et plus beau si la météo avait été avec nous, mais qu’y pouvons-nous ? Reste à positiver, à savoir apprécier chacun des moments passés sur ce tracé extraordinaire dans un cadre naturel unique…

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Laurent Gerra - La pluie sur les kailloux
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Chevaux en liberté dans les pozzines
Chevaux en liberté dans les pozzines

L’étape
Nouveaux décors – Après une journée de repos des plus appréciables (enfin, sauf pour Stéphane !), le GR nous offre des sentiers très différents des jours précédents : chemins forestiers, passages sablonneux, pelouses dans la vallée du lac de Ninu, lande… Aux abords du lac, nous marchons à côté des chevaux en liberté sur les pozzines (pelouses des tourbières), un sol très souple et très humide sur lequel on évolue avec un réel plaisir… loin de la dureté des sols caillouteux (méchants kailloux !). Après ce vrai moment d’évasion, la descente sur Manganu est quelque peu longue dans une atmosphère fraîche et humide.

Lac Ninu
Lac Ninu

Humeur…
« J’veux du soleil… ! » – Je suis comme beaucoup de gens, mon moral oscille avec la couleur des conditions météo… Et en ce jour de fête nationale, j’ai du mal, j’avoue. Déjà parce qu’à cause du brouillard, ce n’est même pas la peine d’espérer voir le moindre petit pétard de feu d’artifice au lointain ! J’avance en rêvant au soleil, à la chaleur et au réconfort… Je pense à la plage, aux criques corses des cartes postales, à Bonne Anse et à la côte sauvage, à l’Ardèche de Ruoms, et aux vacances que je dois passer avec ma chérie ! Il faut bien tout cela pour me donner le courage nécessaire pour progresser en ce jour sur les chemins rocailleux et embrumés du GR 20…

Brèves rencontres
Le GR à l’heure de l’Europe – Le GR 20 n’a pas la réputation d’être le plus difficile d’Europe pour rien. Sa renommée a largement dépassé les frontières de l’hexagone puisque dans la chaleur des refuges, les accents étrangers se distinguent nettement. Parmi tant d’autres, nous avons déjà croisé un véritable alpiniste italien, une guide anglaise originaire de Chamonix, un sexagénaire allemand, deux jeunes belges…

En vrac
So British – La verdure du paysage dans la vallée du lac de Ninu évoque immanquablement la quiétude des grandes vallées d’Irlande… La brume qui s’y attache est à n’en pas douter digne du « fog » londonien et dans cette ambiance très britannique, on s’attendrait presque à voir le monstre du Loch Ness surgir du « Loch Ninu » !

L’homme aux ampoules – Notre nouveau compère Christophe est vraiment un compagnon agréable sur le GR : il est très sympa, sociable, et toujours d’humeur égale. Seule sa conception quelque peu « primaire » de la randonnée a de quoi laisser perplexe. Notre bonhomme semble être en effet l’un de ces sportifs « extrêmes » qui voient dans le sport un moyen de repousser les limites physiques de l’individu… Ce faisant, il galope sur le GR à longueur de journée, privilégiant en permanence l’itinéraire le plus court au détriment d’autres souvent nettement moins difficiles et moins éprouvants. C’est comme ça qu’Alex l’a retrouvé un beau jour coincé en difficile posture dans un passage rocheux ! Bien sûr il s’en tire toujours, et repart dès lors de plus belle pour rattraper le temps perdu. Mais à l’arrivée, lorsqu’il enlève ses chaussures, bonjour les dégâts ! Ses pieds sont infestées d’ampoules et de plaies en tous genres… Voilà ce qui arrive quand on marche comme un bourricot !…

« Pourtant, que la montagne est belle… »

La solitude de Stéphane au cirque du même nom

Une réflexion sur “Pétards mouillés pour la fête nationale”

  1. “Morosité générale – « Sur mon premier il pleut, sur mon deuxième il y a de la neige, sur mon troisième il y a du brouillard et mon tout est parsemé de vent. Qui suis-je… ? Le GR 20 bien sûr ! »

    Exactement !!!

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